Lire la lettre du Pr Belaid pour comprendre ce qui s'est passé durant le déroulement du jury de psychiatrie. Apres tout ça le Pr Belaid est mis à la retraite alors qu'un 2ème jury confirme tout ce qui a été dénoncé.
Mise au Point du Pr A.BELAID Président du 1er Jury de Psychiatrie (Août 2016) A propos du concours d’accès aux grades de professeur et de maître de conférences classe A Hospitalo-universitaire de psychiatrie et de pédopsychiatrie
Des articles de presse ont rapporté, à la fin du mois dernier, des écrits diffamatoires à mon égard et se sont fait l’écho d’informations erronées concernant le déroulement des concours d’accès aux grades de professeur et de Maîtres de conférences classe A, de psychiatrie-pédopsychiatrie, session 2016. Je me suis alors abstenu de répondre par devoir de réserve et ceci pour permettre à la tutelle de prendre des décisions dans la sérénité.
La subjectivité de certains articles, voire le parti-pris de leurs auteurs, impose que les faits rapportés soient rétablis, objectivement, dans leur véracité afin d’éclairer le lecteur quant à la légèreté de certains propos (voir les graves allégations de "séquestration des dossiers des candidats", colportés dans le quotidien El Watan du 29-9-2016).
La tournure qu’a prise le concours a pour seule explication notre volonté de défendre les règles d’éthique et de déontologie qui doivent régir le déroulement de tout concours.
Les principes d’égalité, d’équité, d’impartialité, d’objectivité et de rigueur scientifique dans l’évaluation des candidats, sont d’ordre moral ; ils ne sont pas négociables et ne sauraient souffrir d’aucun marchandage.
Loin de toute allégation concernant la défense d’un quelconque candidat, comme l’a insinué un journaliste (Liberté du 28.09.2016), en ma qualité de président du jury j’ai défendu, bien au contraire et en toute loyauté, l’intérêt général de tous les candidats et en conséquence, celui de l’enseignement.
Le MESRS, garant du respect de la charte d’éthique de l’enseignement supérieur et qui a été rendu destinataire, en temps voulu, de plusieurs rapports circonstanciés sur le comportement de trois membres du jury, clôturés par un procès-verbal de carence, a pris la décision juste et honorable d’annuler ce concours et de le confier à un autre jury.
Le premier jury que je présidais était composé de cinq membres dont trois se sont constitués en groupe de pression avec des objectifs précis quant aux personnes à admettre ou à recaler.
Voici les faits qui ont jalonné le déroulement du concours :
Avant les épreuves :
1- Refus d’adopter l’anonymat pour l’épreuve pratique concernant le concours pour les maitres de conférences
2- Refus d’adopter un barème de notation pour les épreuves théoriques et pratiques des maitres de conférences
3- Refus de définir les notes minimales et maximales aux épreuves théoriques et pratiques.
4- Refus d’adopter le principe de la note minimale de rachat.
5- Refus de discuter des options à adopter en cas de différences substantielles de notation.
6- Annulation des notes autant de fois qu’il y a d’écarts substantiels. Le résultat est que le candidat obtiendra nécessairement la note d’un membre du jury qui est dans ce trio.
7- Refus de définir un accord pour l’application des grilles de notation des dossiers par une discussion collégiale sur les pièces des dossiers.
Durant les épreuves :
8- Les trois membres ont refusé de révéler les notes au fur et à mesure des épreuves.
9- Un membre du jury s’est distingué par un comportement incorrect envers une candidate l’accusant de fraude.
10- Les trois membres du jury se sont regroupés avec certains candidats, déjeunant avec eux au vu et au su de tout le personnel de l’hôpital et ceci durant le concours. Ce qui est en contradiction avec le principe de l’interdiction absolue faite aux membres du jury de rencontrer en aparté des candidats.
11- Un des membres du jury a été surpris en train de prendre des photos de pièces du dossier d’un candidat. A la fin des épreuves :
12- Cet état de fait et ces comportements indignes ont eu pour conséquences que chaque membre du jury se permettait d’octroyer à sa guise et à sa convenance, une note sans explication aucune enfreignant ainsi ouvertement la réglementation. Leur argument était tout simplement, que le jury était souverain. La parade du nombre (trois contre deux) était systématiquement avancée comme raisonnement à substituer au principe du droit des candidats, à un traitement équitable.
Les notes finalement révélées par ces membres du jury étaient biaisées, caricaturales, frisant le ridicule et ne reflétaient aucunement la réalité. Des notes ahurissantes (0, 1, 1.5, 2 sur 30) ont été attribuées à des candidats ayant exercé depuis plus de vingt ans en qualité d’enseignants hospitalo-universitaires et chefs de service pour certains.
Par conséquent et par rapport à cet état que je jugeais incorrect et indigne de notre noble profession, j’ai pris la responsabilité de suspendre les délibérations, en établissant un Procès Verbal de carence et en le transmettant le 07 août 2016, aux autorités de tutelle.
Soulignons que c’est la première fois qu’une telle décision est prise à ce niveau.
Nous devons en tant que candidats et enseignants reconnaitre le mérite de notre tutelle et la remercier d’avoir réagi ainsi pour stopper un scandale sans précédent.
Cette décision sage et judicieuse, préservant et protégeant la profession dans ce qui a de noble, prise par la tutelle, de reprogrammer le concours, a été salutaire puisque les résultats confirment toutes les réserves apportées et dument mentionnées dans les comptes rendus successifs.
Nous tenons à éclairer l’opinion publique que des candidats ayant échoué, avec le premier jury, se sont retrouvés finalement aux premières places.
Après ce dénouement heureux et avisé, je tiens vivement à présenter mes sincères félicitations à l’ensemble des candidats.
Pr A. BELAID
Chef de Service Psychiatrie EHS Chéraga Alger
Président du jury des concours d’accès grades de Professeur et MCA
Hospitalo-UniversitairesPsychiatrie-Pédopsychiatrie, session 2016